Plaidoyer pour une intégration humaine, territoriale et collective des personnes exilées en dehors des grandes villes
En France, l’intégration des personnes exilées reste trop souvent pensée à travers le prisme de l’urgence, de la centralisation et de l’assignation territoriale.
À MADERA, nous portons une autre vision : celle d’un accueil digne, choisi et accompagné dans les territoires en dehors des grandes métropoles — en milieu rural comme en zone périurbaine.
Notre expérience de terrain montre que ces territoires, encore souvent négligés par les politiques d’accueil, recèlent pourtant des ressources humaines, sociales et économiques essentielles : volonté d’agir, logements vacants, besoins en main- d’œuvre, acteurs de terrain engagés.
Nos convictions :
l’accueil,
la mobilité,
l’inclusion sociale,
l’interculturalité.
Nous croyons à l’accueil comme un geste collectif, durable, et co- construit avec les habitant·es, les collectivités locales et les personnes exilées elles-mêmes. L’intégration ne peut pas être une politique verticale : elle se construit ensemble, dans le dialogue, la coopération, et la reconnaissance mutuelle.
Au cœur de notre action : le travail interculturel, fondé sur l’échange, l’écoute, la confrontation bienveillante des points de vue et des pratiques. C’est par la rencontre que l’inclusion devient réelle. Nous faisons le choix de valoriser les savoirs et les cultures de chacun, de lutter contre les stéréotypes, et de créer les conditions d’un “vivre-ensemble” actif.
Le droit à un logement digne et stable
L’accueil ne peut se faire sans un logement. Trop de personnes exilées sont maintenues dans l’errance ou l’hébergement précaire. En dehors des métropoles, les solutions existent, mais nécessitent un accompagnement spécifique, un soutien des politiques publiques, et la mobilisation de tous les acteurs locaux — élus, citoyens, bailleurs, associations. Le logement est la condition de tout projet d’avenir.
Le droit au travail et à la reconnaissance des compétences
Les personnes exilées arrivent avec des savoir-faire, des métiers, des aspirations. Dans de nombreux territoires hors des grandes villes, des secteurs économiques sont en tension. Le lien est évident, mais encore trop peu construit. Nous plaidons pour un travail en réseau avec les entreprises locales, les chambres consulaires, les structures d’insertion et de formation, afin de bâtir des parcours cohérents, et justes.
Le droit à la santé mentale et à la reconstruction personnelle
L’exil est un traumatisme. Trop souvent, cette dimension est ignorée. En zones rurales et périurbaines, l’accès aux soins est encore plus difficile. Il est indispensable de rendre visibles les besoins psychiques, de former les professionnels, et de créer des lieux de parole, de lien et de soutien adaptés. La santé mentale est un droit, pas un luxe.
Le droit de choisir son lieu de vie
L’accueil doit être un choix réciproque. Trop souvent, les personnes exilées sont orientées, sans concertation, isolées de leurs repères et empêchées de construire leur vie là où elles le souhaitent. À MADERA, nous affirmons que la liberté de choisir son lieu de vie est un droit fondamental. Elle permet l’autonomie, l’engagement local et la réussite des parcours.
Construire l’inclusion par le collectif
Rien ne se fait seul. L’intégration réussie repose sur le travail collectif, sur les alliances locales, sur l’implication des habitant·es, des associations, des élu·es, des institutions. Elle repose aussi sur le respect et la reconnaissance des personnes exilées comme actrices du changement.
Nous croyons à la construction de territoires interculturels, où la diversité est une force, pas un obstacle. Pour cela, il faut du temps, de la confiance, et des espaces de coopération : ateliers, chantiers, lieux de rencontre, projets partagés. Ce sont ces espaces qui permettent de tisser du lien et de dépasser les peurs.
Ce que MADERA demande :
Une politique d’accueil territoriale ambitieuse et durable, en zones rurales et périurbaine
Le respect effectif des droits fondamentaux : logement, travail, santé mentale, liberté de circulation
Le soutien aux démarches interculturelles et collectives
La reconnaissance et le financement des acteurs locaux de l’intégration
Pour des territoires solidaires, justes et ouverts
Les territoires hors des grandes villes ont un rôle central à jouer dans une politique d’accueil plus humaine et plus juste. À condition d’être accompagnés, écoutés, et valorisés. À MADERA, nous agissons chaque jour pour faire de cette conviction une réalité partagée. Ensemble, ouvrons la voie à une France où l’on peut choisir sa vie, où l’on peut être accueilli, et où l’on peut contribuer pleinement — où que l’on vienne, où que l’on soit.