Séjours d’immersion

MADERA porte dans ses valeurs la rencontre avec l’autre et l’apprentissage entre pairs : nos séjours d’immersion interculturels – 2 à 4 par an – proposent donc de passer deux à trois semaines hors du vacarme des grandes villes, pour rencontrer, partager et apprendre avec des gens de la France entière – voire du monde entier !

Nous proposons des séjours d’immersion en pleine nature, comme en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes, pensés pour permettre aux participant·es, le temps d’une à trois semaines, de sortir de la ville et de leurs problèmes quotidiens, pour respirer, faire des rencontres et des travaux manuels, en apprendre plus sur l’écologie, la migration,…

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Les deux associations YES Akademia aussi connu sous le nom YAKA (« YA ») et MADERA (« MA ») se sont joint en 2021 pour agir afin de renforcer la confiance des jeunes, leur donner des outils leur permettant de révéler leur potentiel. Ainsi, par l’accès à la mobilité et à l’échange, le projet YAMA est né afin de pouvoir donner accès aux jeunes personnes exilées et aux jeunes des quartiers populaires pour qu’ils aient les mêmes chances que n’importe quel autre jeune et puissent résoudre ensemble ces fléaux sociétaux. YAMA est donc né d’une envie de donner aux personnes éloignées de la mobilité et aux jeunes personnes exilées la possibilité d’expérimenter une expérience dans un lieu unique afin de s’engager, apprendre et se développer ensemble.

Le séjour YAMA ETRE 2025, du 22 juin au 8 juillet 2025, marque la quatrième édition de ce projet interculturel et la troisième depuis le soutien du programme Erasmus+. Ce soutien européen a permis de consolider, structurer et professionnaliser ce projet d’immersion pour la jeunesse, ancré au sein du tiers-lieu Bordanova, dans le Sud-Ouest de la France en Occitanie, sur le tiers-lieu de notre partenaire du projet 3PA.

YAMA se positionne aujourd’hui comme un projet à fort potentiel, au croisement de trois enjeux majeurs en Europe : l’inclusion, la transition écologique et l’engagement citoyen des jeunes. Il s’adresse prioritairement à des jeunes européen·ne·s et exilé·es en situation de transition personnelle ou professionnelle, souvent éloignés de l’emploi, de la formation, ou nouvellement arrivés en Europe.

Une pédagogie fondée sur la coopération

1. La vie quotidienne : un terrain d’apprentissage interculturel 

Sur le camp, les tâches simples comme vider les toilettes sèches deviennent des moments d’échange universel. Sans parler la même langue, les jeunes apprennent à collaborer, à comprendre l’autre et à créer du lien. Ces instants du quotidien participent à la construction d’une communauté où les gestes parlent plus fort que les mots. Ils permettent à chacun·e de trouver sa place, dans un équilibre collectif basé sur la solidarité, l’attention aux autres et l’apprentissage mutuel.

2. Les ateliers techniques : une pédagogie du faire

Grâce aux Écoles de la Transition Écologique (ETRE), qui émanent de l’association 3PA, des ateliers techniques sont organisés autour de la menuiserie, du jardinage ou encore de l’éco-construction. Les professionnel·les encadrant ces ateliers mobilisent une pédagogie du geste, où le corps remplace souvent les mots. La répétition, le mimétisme, l’observation, permettent aux jeunes de s’initier à des savoir-faire concrets, dans un langage universel où chacun·e peut apprendre, quel que soit son niveau de langue ou son parcours scolaire.

3. La traduction : un exercice d’inclusion profonde

La traduction est un pilier central de l’expérience interculturelle vécue à YAMA. Elle demande du temps, de la patience, et beaucoup d’attention collective. Elle permet à chacun·e de s’exprimer dans sa langue maternelle, de partager son vécu, et d’être entendu. Si elle vient parfois ralentir les dynamiques d’insertion classiques, elle est indispensable à la reconnaissance des individualités et à la création d’un espace commun véritablement inclusif. Pour les autres, elle devient un terrain d’apprentissage linguistique, un exercice d’écoute et un entraînement du « muscle de la compréhension » mutuelle.

4. L’engagement humain : une fourmilière solidaire

Sur le site de 3PA, plus de 30 personnes – bénévoles, salarié·es, formateur·ices – forment ce que nous appelons «la fourmilière humaine». Ce tissu de relations crée un écosystème d’opportunités d’apprentissage informel. Chaque jour, de nouvelles connexions naissent : une professeure de français bénévole discute avec l’équipe, apprend l’histoire de Najibullah, un jeune réfugié analphabète…

… Deux heures plus tard, on les retrouve tous les deux, à l’ombre d’un arbre, pour un cours improvisé. Najibullah y prononcera sa première phrase en français. C’est cet engagement humain, souple et bienveillant, qui rend possible une inclusion réelle, où chacun·e peut être à la fois apprenant·e et transmetteur·rice.

Perspectives

Le projet YAMA poursuit son ambition d’accompagner une jeunesse européenne plurielle vers une citoyenneté active, inclusive et durable. Le modèle expérimenté à Bordanova montre qu’il est possible de bâtir des ponts entre les cultures, au quotidien, dans un esprit de solidarité concrète et de coopération joyeuse.

Forts de cette dynamique, nous espérons inspirer d’autres territoires et le projet YAMA pourrait voir le jour en Espagne… ou en Turquie. Le potentiel est là, les besoins aussi.

Au cœur de l’Ardèche, Terre et Humanisme (T&H) est un havre de paix agroécologique où MADERA séjourne chaque année pendant 2 semaines avec des pajien·nes (membres du club Ali Jan).

Le séjour Terre & Humanisme, organisé par MADERA en partenariat avec l’association Terre & Humanisme depuis cinq ans, est un temps fort axé sur l’agroécologie et le vivre ensemble. Pendant deux semaines, les participants ont suivi un planning d’activités, du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h avec une pause déjeuner d’une heure. Les activités principales du séjour :

  • Atelier de communication non violente : comprendre et exprimer ses émotions, améliorer son bien-être et celui de son entourage à travers des échanges, des jeux de rôle et la découverte du langage non verbal.
  • Introduction à l’agroécologie et présentation de ses principes et de leurs applications.
  • Travaux de jardinage en petits groupes : désherbage, semis, récoltes.
  • Ateliers de bricolage : construction d’abris solaires pour les plans.
  • Entretien des cultures : arrosage quotidien en plein air et dans les serres.

 

En parallèle, les participants ont pu profiter d’un environnement naturel, verdoyant et apaisant, à travers des balades en forêt et au bord de la rivière. Ce séjour a également favorisé la création de liens sociaux entre les participants et avec les habitants du territoire, dans une dynamique d’interculturalité. Plusieurs moments conviviaux ont enrichi l’expérience : participation à une fête de village, visite de la ferme participante de la Noria (récolte de pommes, entretien des pommiers, rencontres avec jardiniers et bénévoles). Les soirées étaient, elles aussi, propices à la convivialité : jeux, discussions, danse et préparation collective du dîner. En définitive, ces deux semaines ont été intenses et riches en apprentissages, tant sur l’agroécologie et la nature que sur le vivre-ensemble.

“Le premier jour a permis de se connaître et maintenant je me sens bien, tout le monde est bien intégré, c’est une bonne ambiance, c’est chouette pour tout le monde, ça permet de destresser !”

Reza